L’Ermitage du Mont Cindre
Le mont Cindre est la petite montagne au pied de laquelle s’est installé le village de Saint-Cyr-au-Mont-d’or. Altitude modeste (470 m) mais situation dominante. Ce lieu, longtemps isolé, a attiré des ermites qui désiraient se retirer du monde. Ils y ont construit un ermitage puis une chapelle, pour les pèlerins qui fréquentaient le lieu. Après l’installation du tramway jusqu’à Saint-Cyr au XIXe siècle, puis le développement de l’automobile, les touristes, qui venaient passer un dimanche au grand air et dans les multiples cafés et restaurants du mont Cindre, ont progressivement remplacé les pèlerins.
L’Ermitage du Mont Cindre que l’on voit aujourd’hui est le résultat des travaux des ermites qui s’y sont succédés depuis le XIVe siècle. La chapelle des origines a été progressivement agrandie pour accueillir les pèlerins puis un petit logement et un potager ont été créés pour permettre à l’ermite de prier pour la communauté villageoise tout en vivant dans une autarcie relative.
Au début du XIXe siècle, Louis Vicat met au point la fabrication du ciment naturel prompt qui permet le montage rapide des maçonneries. Le dernier ermite du mont Cindre, frère François, comme son contemporain le facteur Cheval à Hauterives, se lance alors dans la construction d’un extraordinaire édifice de rocailles. Il monte pierre à pierre des bassins, des chapelles, des grottes, des crèches naïves, le tout habité par quantité de statues et animé par des circuits d’eau d’une complexité insoupçonnée. Dans les dernières années du XIXe siècle ce jardin de rocaille devient un but de pèlerinage et d’excursion au Mont Cindre.
Cent ans plus tard, le jardin est en ruine, le mobilier a été dérobé et son accès est interdit. Il faudra attendre les années 2000 pour qu’un projet de restauration commence à prendre forme et 2023 pour que l’ensemble du jardin de rocaille soit consolidé et restauré. Certaines structures dont aucun plan n’existait on du être reconstruites et il a fallu trouver des maçons-artistes capables de recréer l’aspect initial de l’ouvrage avec ses petits cailloux apparents et ses traces de doigts.

par Touchagues

Carte postale de 1910

Carte postale des années 1930
La chapelle, dédiée à Notre Dame de Tout-Pouvoir avait été entretenue régulièrement pendant ce temps. En 1952, le maire de l’époque demande à son ami, Louis Touchagues, alors au faîte de sa renommée, de décorer la chapelle. Touchagues qui, au sortir de la guerre, se trouve entrainé dans le courant qui pousse certains artistes parisiens vers l’art sacré, accepte et entreprend donc de décorer à la fresque le porche et l’abside de la chapelle. Il représente son village natal, alors encore rural, sur une belle frise Art Déco, ses habitants tournés vers la Vierge. Vous trouverez plus de détails sur l’œuvre sur les pages suivantes.
Plus d’information sur l’Ermitage du Mont Cindre est disponible sur le site Web de l’association “Le Mont Cindre et son Ermitage” : https://montcindre.com/